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Observatoire Régional et territorial Énergie Climat Air
de Bourgogne Franche-Comté

Comment évoluent les émissions de gaz à effet de serre ?

20 millions de tonnes équivalent CO2 émises en 2020

En 2020, les activités sur le territoire régional ont émis l’équivalent de 20 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2). 

Les émissions liées à l’utilisation d’énergie représentent la plus grande part des émissions de gaz à effet de serre (GES). Parmi elles, les transports routiers arrivent en tête (37 % des émissions sur le territoire), puis l’usage des bâtiments (résidentiels et tertiaires) avec 17 % des émissions.

L’agriculture arrive en seconde position des secteurs émetteurs avec 30 % des émissions. Elle est principalement à l’origine d’émissions d’origine non énergétique. Elle émet près de 90 % des émissions régionales de protoxyde d’azote (N2O) et de méthane (CH4), les premières étant principalement liées aux épandages d’engrais, les secondes à la digestion des animaux d’élevage et à la gestion des déjections du cheptel.

Définition

Les émissions de GES présentées ici correspondent à celles émises directement sur le territoire. Elles comprennent les émissions de dioxyde de carbone (CO2), de méthane (CH4) et de protoxyde d’azote (N2O). Elles ne comprennent pas celles de gaz fluorés qui sont produits en industries et consommés par l’industrie ou les ménages, généralement émis lors de la réfrigération (climatisation, par exemple) et de l’utilisation d’aérosols et des mousses (lutte contre les incendies).

Chacun de ces gaz n’a pas le même impact sur l’effet de serre, en raison de sa durée de vie dans l’atmosphère ou de son pouvoir réfléchissant des rayons du soleil. Aussi, pour pouvoir connaître leur impact réel, on utilise le pouvoir de réchauffement global (PRG), qui correspond à l’effet d’un gaz sur le réchauffement de l’atmosphère cumulé sur 100 ans. Pour être comparées et agrégées, les émissions des différents gaz sont ainsi pondérées par leur PRG et converties en une unité commune : la tonne équivalent CO2 (tCO2e). Les données de PRG retenues ici sont 1 pour le CO2, 28 pour le CH4 et 265 pour le N2.

Des émissions de GES qui diminuent faiblement jusqu’en 2018

Les émissions de GES sur le territoire régional n’ont que faiblement diminué entre 2008 et 2018 (-13 %) en raison principalement des transports routiers (voyageurs et marchandises), dont les émissions ne s’infléchissent pas sur la période.

Seule l’année 2020 marque une baisse exceptionnelle des émissions de ce secteur (-13 %) en lien avec les restrictions de circulation lors de la crise sanitaire. Dans ce contexte particulier, les émissions de 2020 représentent le niveau le plus bas enregistré depuis 2008.

Globalement, entre 2008 et 2020, les émissions ont diminué de 22 % (après correction des variations climatiques), ce qui est en dessous de la trajectoire attendue pour atteindre les objectifs régionaux. Ceux-ci visent une baisse de 30 % en 2021 par rapport à 2008, puis 50 % en 2030, pour arriver à une division par cinq en 2050. Ils s‘appuient sur une contribution de tous les secteurs, avec une division par deux des besoins énergétiques et une sortie des énergies fossiles.

Dans cette trajectoire régionale, les émissions de GES restantes à l’horizon 2050 sont très majoritairement d’origine agricole, notamment en raison de la taille du cheptel bovin, dont l’hypothèse de stabilisation a été retenue dans le scénario. Les productions agricoles régionales restent également largement supérieures aux besoins locaux, la Bourgogne-Franche-Comté alimentant d’autres régions.

Toutefois, les émissions agricoles sont assorties d’un objectif de baisse de 37 % à l’horizon 2050, alors qu’elles n’ont diminué que de 3 % entre 2008 et 2018. Les principaux leviers d’actions portent sur une fertilisation raisonnée, le développement des cultures de légumineuses, l’ajustement de la ration des animaux, la valorisation des effluents d’élevage pour produire de l’énergie par la méthanisation, une moindre consommation d’énergies fossiles sur l’exploitation. L’agriculture peut également jouer un rôle important en favorisant le stockage de carbone dans les sols et la biomasse.

Pour en savoir plus :


Date de modification : 13 décembre 2023

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