Quelle est la part des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie ?

La production régionale d'énergies renouvelables (EnR) s'appuie encore majoritairement sur le bois-énergie, qui en représente 59 %. Ce sont ensuite deux filières électriques qui y contribuent le plus : l'éolien pour 19 %, et l'hydraulique pour 7 %.

L'éolien, en forte croissance, est passé de 13 % en 2018 à 19 % en 2023. L'hydroélectricité demeure stable à 7 %.

La filière photovoltaïque connaît une accélération majeure, déjà en forte hausse sur les deux dernières années, la puissance régionale installée a augmenté de 26 % en 2023.

Quant à la filière biogaz, après une phase de fort développement entre 2010 et 2021, elle traverse aujourd’hui une période plus difficile. Depuis la crise énergétique, la production par cogénération stagne et le nombre de nouveaux projets diminue. En revanche, l’injection dans le réseau reste dynamique, avec 7 nouvelles installations mises en service en 2023 et une hausse de 43 % du biométhane injecté. La valorisation du biogaz issu du stockage des déchets demeure, pour sa part, stable.

+ 5 450 GWh en 14 ans

Si l’on exclut le bois de chauffage des ménages et les pompes à chaleur qui font l’objet d’une estimation, la production d’énergie renouvelable a été multipliée par 3,3 entre 2009 et 2023, avec une hausse de plus de 5 450 GWh.

• Près de 40 % de l’augmentation est due à la filière éolienne : depuis l’installation du premier parc en Bourgogne-Franche-Comté, la production éolienne d’électricité n’a cessé de progresser pour atteindre plus de 2 400 GWh en 2023 ; elle a ainsi été multipliée par près de 20 en 13 ans.
• Un tiers de cette augmentation est dûe au développement du bois énergie, avec le passage au bois des chauffages urbains et le développement des chaufferies industrielles.
• Près de 15 % de l’augmentation provient du solaire photovoltaïque, dont la production est passée de 4 GWh en 2009 à 809 GWh en 2023.
• La filière biogaz arrive ensuite avec une contribution de 10 % à la hausse. Entre 2010 et 2020, son développement a été tiré par la multiplication des unités de méthanisation en cogénération, avant de ralentir en 2020 au profit des installations en injection, en pleine expansion.
• Malgré une puissance installée relativement stable, la production hydraulique corrigée des variations climatiques baisse en moyenne de -0,8 % par an depuis 2012, en raison de l’impact du changement climatique.

La production d’EnR au regard des objectifs nationaux

Selon les modalités de calculs de la directive européenne relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de ressources renouvelables, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie se situe à 20,5 % en 2022 pour la Bourgogne-Franche-Comté. Cette part a progressé de près de 10 points depuis 2010.

Cette progression s’explique à la fois par la hausse de la production d’énergies renouvelables sur le territoire et par une baisse de la consommation finale d’énergie.

Elle rattrape la moyenne française (20,7 %), mais reste inférieure à la trajectoire attendue pour atteindre l’objectif national de 32 % en 2030.

La production d’EnR au regard des objectifs du SRADDET

Selon la définition retenue dans le Schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (SRADDET), basée sur une approche plus locale, le taux d’énergies renouvelables représente 17 % de la consommation finale d’énergie en 2022. Il reste en deçà de la trajectoire attendue pour atteindre l’objectif régional de 34 % en 2030.

L’atteinte des objectifs du SRADDET passera par l’accélération du développement des énergies renouvelables, mais aussi par une réduction des consommations. Malgré des baisses importantes en 2020 et 2022, liées à la crise sanitaire puis énergétique, les consommations n’ont que faiblement diminué (-1,1 % par an en moyenne entre 2008 et 2022) remettant en cause l’atteinte des objectifs et le scénario.

Objectifs atteints pour le biogaz, en bonne voie pour l’éolien.

• Le biogaz, apparait d’ores et déjà au-dessus de la trajectoire attendue pour la filière en 2023. L'atteinte de l'objectif de 2030 nécessite le maintien d'un taux légèrement inférieur au taux actuel.
• La filière éolienne se situe presque au niveau de la trajectoire attendue pour 2023 (2 % d’écart). L’atteinte de l’objectif de 2030 nécessite de maintenir le rythme de croissance de ces dernières années.
• Les objectifs du SRADDET pour la production d’hydroélectricité étant en dessous de la production actuelle (prise en compte du changement climatique), la filière se situe pour l’instant au-dessus de la trajectoire attendue en 2023.
• Le bois énergie se situe 11 % en dessous de la trajectoire attendue en 2023. D’ici 2030, le scénario régional prévoit une augmentation significative de la filière, en intégrant une baisse dans les quantités de bois de chauffage utilisées par les ménages. Afin d’atteindre les futures cibles, il faudra maintenir un taux de croissance proche des 4 % par an, supérieur à celui observé en 2023.
• Malgré une accélération majeure depuis 2022, la production solaire photovoltaïque reste 29 % en dessous de la trajectoire attendue en 2023, creusant l’écart par rapport à l’année précédente. Pour atteindre le palier de 2030, il faudra maintenir un rythme de croissance proche de 28 % par an (soit un rythme légèrement supérieur à celui de 2023).
• Faute de données régionales, les productions des pompes à chaleur (PAC) géothermiques et du solaire thermique sont difficiles à évaluer et font l’objet d’estimations à partir de données nationales.

En résumé, malgré des résultats encourageants sur certaines filières les résultats de l’année 2023 peinent à rencontrer les objectifs du SRADDET en termes de production d’énergies d’origine renouvelable. Alors que la trajectoire attendue était une production de près de 13 900 GWh en 2023, l’écart reste de 1 236 GWh avec la production effectivement réalisée.